Appel à la mobilisation contre le pillage des forêts et les tourbières du bassin du Congo

Lettre aux ONG et aux amis de la terre
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Objet : Sommet de Brazzaville ; Appel à la mobilisation contre le pillage du bassin forestier du Congo

Mesdames et messieurs,
Je m'adresse à vous en tant que lanceur d’alerte passionné de l'environnement et des tourbières du Congo, une cause qui nécessite une attention urgente et un engagement soutenu. Depuis des années, j'ai travaillé sans relâche pour sensibiliser le public à la situation critique et à la gestion préoccupante des tourbières du Congo, véritable trésor mondial de séquestration de carbone.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes : ces tourbières retiennent trente milliards de tonnes de CO2, jouant ainsi un rôle crucial dans la lutte contre le changement climatique. Cependant, ces écosystèmes fragiles sont aujourd'hui en grave danger en raison de l'exploitation non réglementée du bassin forestier du Congo. Les experts préviennent que ce site est une "bombe à retardement", et il est impératif que des mesures décisives soient prises pour garantir la préservation de cet écosystème.
Dans cette optique, je souhaite attirer votre attention sur un événement capital : le premier sommet des trois grands bassins des forêts tropicales, qui se tiendra à Brazzaville du 26 au 28 octobre 2023 offre une occasion cruciale à toutes celles et tous ceux qui militent pour les droits de la nature de se mobiliser, d'agir avec détermination et d'exiger un moratoire solide visant à protéger le bassin forestier du Congo, https://www.sauvonslestourbieresducongo.fr/le-monde-en-feu-le-pillage-du-bassin-forestier-du-congo-continu
Je souligne un point essentiel : contrairement à certaines pierres précieuses ou métaux précieux qui peuvent être cachés et transportés par avion, les grumes de bois, en raison de leur volume, doivent obligatoirement être transportés par bateau. Les voyages des grumiers sont bien connus en Afrique, de même que les ports d'où ils partent et leurs destinations finales. Cette traçabilité offre une opportunité stratégique pour agir avec efficacité.
Je propose une focalisation des efforts aux ports de départ et d’arrivée des grumiers. En ciblant ces points sensibles, nous pouvons exercer une pression significative sur la filière du commerce du bois afin de la contraindre d'accepter le principe d'un moratoire. Si une partie de ce commerce est touchée, qu’importe la nationalité des entreprises, il y aura en interne une réaction où les acteurs européens, chinois, indiens et d'autres seront poussés à s'asseoir à la table des négociations.
Il est à savoir que la corruption ne peut prospérer sans corrupteurs. La corruption est un problème majeur en Afrique centrale. Si on ne s’attaque pas avec force à ce fléau, aucun résultat n’est à espérer.
Je vous implore, en tant qu'ONG, de joindre vos voix à celle des organisations de la société civile congolaise regroupées au sein de la coalition citoyenne contre les crimes économiques et financiers, au premier chef desquelles l’Observatoire Congolais des Droits de l’Homme. L’objectif est de prendre date afin de faire du sommet de Brazzaville le point de départ de la lutte contre la corruption pour stopper le pillage sauvage des forêts du bassin du Congo.
Faisons entendre notre appel avec force, persévérance et une conviction inébranlable en faveur de la préservation de cette ressource vitale pour notre planète et les générations futures.
En vous remerciant pour votre attention et votre engagement continu envers la cause environnementale.

Philippe Assompi
Lanceur d'alerte